Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes – Agustin Diaz Yanes – 1996
Fiche générale
Titre original : Nadie hablara de nosotras cuando hayamos muerto Pays de production : Espagne Genre : Drame Production : Amaranta (production Mexique) Flamenco Films... Distribution : A.M.L.F. Réalisateur : Agustin Diaz Yanes Interprètes : Victoria Abril (Gloria Duque) Federico Luppi (Eduardo) Pilar Bardem (Doña Julia) Daniel Giménez Cacho (Oswaldo) Ana Ofelia Murgia (Doña Amelia) Guillermo Gil (Evaristo) Marta Aurer (María Luisa) Bruno Bichir (Mani)... Scénario : Agustín Díaz Yanes Producteur exécutif : Edmundo Gil Casas Directeur de production : José Luis Escolar Directeur de la photographie : Francisco Femenia Compositeur de la musique : Bernardo Bonezzi Monteur : José Salcedo Chef décorateur : José Carlos Suarez Costumier : José María Cossio
Production
Titre original : Nadie hablara de nosotras cuando hayamos muerto Pays de production : Espagne Production : Amaranta (production Mexique) Flamenco Films Xaloc Cartel Renn Productions SOGEPAQ et Canal + Espagne (avec la participation de) Distribution : A.M.L.F. Producteur exécutif : Edmundo Gil Casas Directeur de production : José Luis Escolar
Fiche artistique
Réalisateur : Agustin Diaz Yanes Scénario : Agustín Díaz Yanes Interprètes : Victoria Abril (Gloria Duque) Federico Luppi (Eduardo) Pilar Bardem (Doña Julia) Daniel Giménez Cacho (Oswaldo) Ana Ofelia Murgia (Doña Amelia) Guillermo Gil (Evaristo) Marta Aurer (María Luisa) Bruno Bichir (Mani) Demian Bichir (Omar) Angel Alcazar (Juan) Saturnino Garcia (Ramiro)
Fiche technique
Photographie : Francisco Femenia Directeur artistique : Benjamín Fernández Compositeur de la musique : Bernardo Bonezzi Ingénieur du son : Goldstein / Steimberg Effets spéciaux : Reyes Abades Monteur : José Salcedo Chef décorateur : José Carlos Suarez Costumier : José María Cossio Son : Dolby stereo Maquilleur : Ana Lozano Jésus Moncusi (coiffeur) Carlos Paradela (effets spéciaux maquillage) Assistant réalisateur : José Luis Escolar
Résumé et notes
Genre : Drame
RÉSUMÉ
Jeune, jolie, mariée à Juan, torero promis à un brillant avenir, Gloria a tout pour être heureuse. Pourtant, lors d'un combat, une grave blessure plonge Juan dans un coma profond, et son destin bascule. Elle sombre dans l'alcoolisme et fuit vers le Mexique pour abandonner son appartement, les traites impayées, la misère. Au Mexique, elle se trouve contrainte à la prostitution pour survivre. Mêlée par hasard à un règlement de comptes entre gangsters mexicains et policiers américains, elle est expulsée et retrouve Madrid et son passé. Pour lutter contre la pauvreté et la mort, Gloria ne peut compter que sur un carnet d'adresses hérité de la mafia mexicaine et sur sa belle-mère, Doña Julia, qui s'efforcera de lui réapprendre dignité et espoir. D’après le synopsis publicitaire du film
En savoir plus
Entretiens issus du dossier de presse du film, collection de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé
PROPOS ECLATES D'AGUSTIN DIAZ YANES (réalisateur):
Réaliser Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes était une inconscience. Sur le plan financier, les producteurs ont pris un risque certain, et sur le plan artistique je pense que, plus qu’un risque, c’était une folie (…). Le pire, c’était avant le tournage. J’avais peur, je n’étais pas sûr de moi… Une fois que je me suis mis au travail j’ai oublié mes craintes. Tout a été tourné ! Quand j’étais scénariste, j’allais sur les tournages, je pensais être préparé. Etre réalisateur c’est différent, tout le monde pose des questions, c’est terrible (…). Je n’aurai pas réalisé mon premier film si Victoria Abril avait refusé le scénario de Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes. Elle m’a annoncé que si je ne mettais pas moi-même en scène mon scénario, elle ne faisait pas le film. Le film est le fruit de huit ans d’amitié. Diriger des acteurs doit être ce qu’il y a de plus difficile au monde. Mais j’ai suivi ce que disent les américains : lorsqu’on choisit un comédien, on a déjà 90% du personnage. Victoria est exactement le personnage que j’ai écrit pour elle. C’est un rôle dur mais elle le soigne. Pour moi, la meilleure scène est quand elle apparaît, ivre, et qu’elle met la cape. Là, c’est mon sang taurin qui remonte. « Personne ne parlera de nous » n’a rien à voir avec les films de Tarantino. Si je me suis inspiré de quelqu’un c’est de Scorsese (…) Ce film est un hommage à mes parents. De mon père j’ai la référence au monde taurin et de ma mère j’ai le souvenir d’une génération de femmes avec un code des valeurs très différent du nôtre. Je suis issu d’une famille de gauche qui a vécu dans un quartier ouvrier de Saragosse et qui a souvent été dans le besoin. C’est cette ambiance que j’ai voulu refléter dans le personnage de la belle-mère, par l’une des valeurs obligées du cinéma espagnol, Pilar Bardem, un style de femme qui ressemble beaucoup à ma propre mère.
PROPOS ECLATES DE VICTORIA ABRIL (dans le rôle de Gloria Duque) :
J’ai eu la sensation de voir le film le premier jour, non pas de tournage, mais celui où pour la première fois, après quatre heures de discussions, Tano (le réalisateur) m’a parlé du scénario. Je me suis mise dans cet état d’ébullition, cet état dans lequel je disparais et où je commence déjà à ne filtrer que ce qui m’intéresse. Ce processus qui d’habitude met longtemps à se mettre en place s’est déclenché en quatre heures, ce qui est très court. C’est un film en état de grâce. Pour la première fois de ma vie, j’ai lu un scénario, je l’ai mis dans un tiroir et je ne l’ai pas ressorti. Celui qui savait, c’était lui. Nous avons travaillé en complète osmose. Le mélange entre un réalisateur débutant et une actrice consacrée n’est pas forcément explosif. Diriger c’est choisir, et choisir c’est renoncer. Il faut le savoir et ne pas se tromper. Un metteur en scène c’est quelqu’un qui ne laisse aucun doute au comédien et qui répond à toutes ses questions. Augustin nous a donné le premier jour la clef maîtresse pour ouvrir toutes les portes. A propos de la quête de dignité de Gloria dans le fil, je n’avais qu’à comprendre une chose évidente, avec laquelle je suis d’accord, c’est que les pauvres ne sont pas des junkies ou des délinquants, mais des princes qui doivent reconquérir le royaume. Gloria est une femme heureuse à laquelle la vie donne un coup de corne, elle descend aux enfers, elle commence le film à genoux en suçant pour 5.000 pts et le termine debout ; pour cela, il y a cinq minutes de violence, ni contemplative, ni gratuite, simplement horrible. Je n’aime pas qu’on obéisse à la masse. Gloria est une femme faible qui n’a pas d’autres recours que de devenir forte. C’est une Marie-Madeleine des banlieues d’aujourd’hui, un personnage qui subit une véritable régénération morale (…) Si je devais garder quelque chose des quatre-vingt rôles que j’ai interprétés je ne ferais plus un pas. Les personnages durent un temps, celui du tournage. Chercher un personnage est une période magique. Certaines réponses que je cherche pour mes personnages me servent aussi pour moi.. J’économise ainsi beaucoup d’heures de psychanalyse ! Tano dit qu’il n’aurait pas fait le film sans moi, mais moi non plus ! Je ne peux pas imaginer le film sans lui. Entre autres parce que Gloria, le personnage principal, c’est lui.
- Sortie : 06/03/1996
Date de la publication électronique : | 21 July 2011 |
Sources : | Matériel publicitaire du film, Collection de la fondation Jérôme Seydoux-Pathé |