La Moustache – Emmanuel Carrère – 2005
Fiche générale

Pays de production : France Genre : Comédie dramatique Durée : 86 minutes Production : Les Films des Tournelles Pathé Renn Production... Numéro de visa : 110993 Distribution : Pathé Distribution Réalisateur : Emmanuel Carrère Interprètes : Vincent Lindon (Marc) Emmanuelle Devos (Agnès) Mathieu Almaric (Serge) Hippolyte Girardot (Bruno) Cylia Malki (Samira) Macha Polikarpova (Nadia)... Scénario : Jérôme Beaujour Emmanuel. D'après le roman d'Emmanuel Carrère . Carrère (P.O.L.) Producteur délégué : Anne-Dominique Toussaint Directeur de production : Philippe Saal Directeur de la photographie : Patrick Blossier Compositeur de la musique : Musique extraite du "Concerto pour violon et orchestre" de Philippe Glass Monteur : Camille Cotte Chef décorateur : Françoise Dupertuis Costumier : Elisabeth Tavernier
Production
Pays de production : France Production : Les Films des Tournelles Pathé Renn Production France 3 Cinéma (coproduction) CNC Les Soficas Cofimage 16 Uni Etoile 2 (en association avec) La Région Ile-de-France La Fondation Gan pour le cinéma Le Procirep (avec le soutien de) Distribution : Pathé Distribution Producteur délégué : Anne-Dominique Toussaint Directeur de production : Philippe Saal
Fiche artistique
Réalisateur : Emmanuel Carrère Scénario : Jérôme Beaujour Emmanuel. D'après le roman d'Emmanuel Carrère . Carrère (P.O.L.) Scripte : Josiane Morand Interprètes : Vincent Lindon (Marc) Emmanuelle Devos (Agnès) Mathieu Almaric (Serge) Hippolyte Girardot (Bruno) Cylia Malki (Samira) Macha Polikarpova (Nadia) Fantine Camus (Lara) Frédéric Imberty (patron café) Brigitte Bemol (policière) Denis Menochet (serveur) Franck Richard (chauffeur de taxi) Elizabeth Marre (hôtesse Roissy) Terésa Li (caissière ferry) Hin Wai Ali (contrôleur passeport) Perry Siu Fun HO (marin) Hung Siu (homme taï-chi) Yuen Hei Poon (réceptionniste hôtel) Hélène Devynck (amie au casino) Jérôme Bertin (ami au casino)
Fiche technique
Photographie : Patrick Blossier Compositeur de la musique : Musique extraite du "Concerto pour violon et orchestre" de Philippe Glass Ingénieur du son : Laurent Poirier (chef opérateur son) Emmanuel Croset (mixage) Monteur : Camille Cotte Chef décorateur : Françoise Dupertuis Costumier : Elisabeth Tavernier Son : Dolby SRD Monteur son : Hervé Guyader Photographe de plateau : Nathalie Eno Assistant réalisateur : Elisabeth Marre Procédé image : Format 1.85
Résumé et notes
Genre : Comédie dramatique Durée : 86 minutes
RÉSUMÉ
Un jour, pensant faire sourire votre femme et vos amis, vous rasez la moustache que vous portiez depuis dix ans. Personne ne le remarque ou, pire, chacun feint de ne l'avoir pas remarqué, et c'est vous qui souriez jaune. Tellement jaune que, bientôt, vous ne souriez plus du tout. Vous insistez, on vous assure que vous n'avez jamais eu de moustache. deviendriez-vous fou ? Voudrait-on vous le faire croire ? Ou quelque chose, dans l'ordre du monde, se serait-il détraqué à vos dépens ? D’après le synopsis publicitaire du film
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ENTRETIEN AVEC EMMANUEL CARRIERE, matériel publicitaire du film, collection de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé
Peut-on dire que c’est l’histoire d’un homme qui se perd ? On peut dire ça du livre. Je dirai presque le contraire du film : c’est l’histoire d’un homme qui se trouve, et d’un couple qui surmonte une épreuve, à la fois énorme et commune. Je ne peux pas soutenir ça littéralement, bien sûr, mais je pense que cette affaire de moustache, c’est une chose que rencontrent tous les couples, à un moment ou à un autre, sous une forme ou une autre. Et s’ils ne la rencontrent pas, c’est bien pire. Comment avez-vous eu l’idée du couple Vincent Lindon-Emmanuelle Devos ? J’ai écrit le scénario avec Jérôme Beaujour en pensant à Vincent, et avec son accord de principe. Je voulais un acteur solide, physique, les pieds bien campés sur terre et qui surtout n’ait pas l’air fou. Quelqu’un dont on se dise : « si ça lui arrive à lui, alors ça pourrait aussi bien m’arriver à moi. » Emmanuelle est venue plus tard. (…) Pour moi la clef de la réussite du film était qu’on croie à ce couple et à la force du lien qui les unit, qu’on puisse s’identifier à eux. (…) Tout le film est vu, perçu, ressenti, je dirai même pensé par Marc, alors qu’Agnès, on ne sait absolument rien de ce qu’elle pense – on a uniquement accès à ce qu’elle dit et fait, à ce que Marc la voit dire et faire. Pour Emmanuelle c’était très étrange de jouer un personnage dont elle ignorait la vérité. Un personnage qu’elle n’avait pas le droit de connaître de l’intérieur, qui était opaque pour elle aussi. Je lui disais, moi, de jouer l’amour, la femme aimante qui voit son homme partir en vrille sous ses yeux et qui fait tout ce qu’elle peut pour lui venir en aide. Mais elle savait qu’en même temps le spectateur pourrait la percevoir comme une perverse ou une folle, et que cette perception-là se tenait après tout aussi bien. Il faut être virtuose pour jouer un truc comme ça. La principale contrainte n’était-elle pas l’absence de voix-off ? En commençant à travailler, Jérôme et moi, nous avons décidé de nous interdire deux recours : la voix-off effectivement, et la représentation des fantasmes ou des scénarios mentaux. Restaient, pour faire comprendre ce qui se passe dans la tête de Marc, les gestes, les mots, les situations, les regards, les ellipses. Nous avons adopté une règle simple : ne rien voir de ce qu’il ne voit pas, ne rien entendre de ce qu’il n’entend pas. Si Agnès sort de la pièce et qu’il ne la suit pas, on n’a pas le droit de voir ce qu’elle fait à côté. On reste sur lui. Pareil pour les conversations téléphoniques : quand c’est lui qui appelle, on entend l’interlocuteur ; quand c’est elle, à moins qu’elle mette le haut parleur, non. Juste avant de tourner, j’ai eu peur, je me suis dit que ces contraintes risquaient d’être paralysantes, et en fait ç’a été tout le contraire. Ca m’a énormément aidé pour la mise en scène. Car quand il y a une règle, on sait dans quelle direction on va. Le passage de l’écrit à l’écran ne vous permet-il pas d’exprimer plus de choses, d’explorer d’autres pistes ? Je voulais que, par des moyens différents, le film produise le même effet que le livre. C’est une expérience de déboussolage, de montagnes russes psychiques, qui doit donner à la fois du trouble et du plaisir. Livre et film visent la même cible, et j’aimerai que la flèche y vibre de la même façon, que l’effet-retard soit le même : qu’on y repense, après, qu’on se demande quel drôle de truc on vous a incrusté dans le cerveau. A part ça, la grande différence, c’est l’incarnation par les acteurs. Et, bien sûr, la fin. Ce changement de fin par rapport au livre, c’est venu tard ? Non, c’était le postulat de l’adaptation, dès que j’ai commencé à en parler avec Anne-Dominique Toussaint. La fin du livre est non seulement désespérée mais insoutenable physiquement, et je n’avais pas envie de revenir à ça. Techniquement, d’une part, je ne voyais pas trop comment le faire, et puis surtout le désespoir ne m’intéressait plus. C’est sans doute l’âge, les presque vingt ans qui me séparent de ce livre : je me suis adouci. Plutôt que l’histoire d’un type qui s’enfonce dans une spirale de folie, je préférais raconter comment un homme et une femme qui s’aiment peuvent s’éloigner, aller très loin l’un de l’autre, pour finalement se retrouver autrement qu’ils n’étaient au début. Au début, ils étaient dans la fusion, à la fin il y a de l’autre. C’est plus dur, ça suppose d’admettre qu’on est seuls, mais à mon avis c’est mieux.
- Sortie : 06/07/2005
Date de la publication électronique : | 21 September 2011 |
Sources : | Matériel publicitaire du film, collection de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé ; L'annuel cinéma 2006, Tous les films 2005, Edition Les fiches du cinéma, p.388 |