Fondation Jérome Seydoux PATHÉ

RÉSUMÉ

De la ville noire s’échappent des serpents de fumée épaisse qui obscurcissent l’atmosphère, salissent le ciel. Entrons dans les établissements métallurgiques : là, c’est le royaume du Fer et du Feu. On voit partout dans les hauts bâtiments qui s’alignent à perte de vue, pleins jusqu’aux faîtes des machines qui tournent, remontent, se croisent, pivotent, ronflent, crient. Et toutes travaillent du feu. D’énormes machines soufflent l’air aux hauts four­neaux, où bout le métal en fusion et, de temps à autre, la machine crache un ouragan de flammes. À la sortie des hauts fourneaux, le métal n’est plus qu’un lingot rouge, dont s’emparent des mâchoires d’acier, pour le tirer, l’al­longer, le rejeter, le reprendre, l’amincir. Nous sommes maintenant dans la galerie des laminoirs, où les machines semblent un peuple fantastique de bêtes méchantes et grondantes. Les pièces métalliques courent de l’une à l’autre comme des serpents de feu. Et, de ce travail her­culéen sortiront des locomotives, des navires, des rails, mille choses diverses, fines comme des ciselures ou monstrueuses comme des œuvres de géants.

Sources S. Dalton : Catalogue Pathé Des Années 1896 À 1914, (1910-1911), Henri Bousquet |p 283